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jeudi 20 octobre 2016

Le premier jour (bis)




Journée grise en attendant la pluie. En trame de fond et dans le rythme. Et ce soir, au moment pour le soleil de se coucher, le jour s'est levé. Je crois que j'ai rêvé que ce soir je mourrais.

And there is a crack in everything, that's where the light gets in. Tu as raison Léonard, il y a toujours une fêlure pour laisser passer la lumière. Premier éclat inconfortable, qui pique, démange et dérange. Refus et retour. Œuf. Coquille recroquevillée à l'opposé, laissez moi rentrer!

Insistance stridente et vrillante. Cri. Et puis comme un signal, encore inconscient et déjà mouvement. Les pieds agrippent la terre, le souffle s'accélère. Sauve toi, elle t'appelle. Muscles ramassés prêts à accoucher du boulet. Canon. Inspiration. Petite mort ou nouvelle naissance, tout l'être est puissance. Pars, cours, fuis. Va vers la vie. Course contre la montre, descente contre la mort. Lumière au bout du tunnel ou obscurité du dehors?

Bloqué. Le souffle lui manque, la noirceur le hante. Le froid remplace la chaleur, jusqu'au pouls du cœur. Ma mère, pourquoi m'as tu abandonné? Nous étions si bien, et tu m'as expulsé. C'est froid et noir, soif. Et là, je sens que je ne vais pas y arriver. Aide moi. Et cela, qu'est ce que c'est? Encore plus dur, encore plus froid. Cela me déforme plus encore. Qui suis-je maintenant? Comment me reconnaîtras tu, alors que tu sembles l'avoir déjà oublié? Et cela me tire, encore plus loin de toi. Là bas, qui semble si froid. Lumière aveuglante, j'ai mal avant de réaliser que je suis sorti. Je ne savais pas qu'il y avait un dehors, autre chose. Tout est si différent, comment aurais-je pu l'imaginer? Je croyais arriver à la mort - sans avoir vraiment su ce qu'était ma vie, et les voici qui célèbrent ma naissance. Alors ce monde d'avant n'était pas le vrai? Et celui ci, qu'est ce qui me dit qu'il est plus réel? Né le cordon autour du cou, comme pour toute cette vie me rappeler qu'on m'a déjà fait le coup...

Vocatus atque non vocatus, deus aderit. Qu'on le voit ou pas, Dieu est là. Amour. Dans son regard, et pour toujours. Je la reconnais, sans l'avoir déjà rencontrée. A cet instant, l'âme agit. Les yeux, son miroir, portrait à la Dorian Gray. De la multitude d'information que captent ses sens à leur premier éveil, l'être choisit de vivre celles porteuses de soleil. La noirceur qu'il vient de quitter, plus jamais il ne veut la traverser. Et à cet instant, il peut s'il le veut, vivre son premier moment. Étendre ses ailes et sortir du champ. Enfant nu puisqu'à son premier jour, il choisit de lire dans l'infime éclat de son regard l'amour. Et parce qu'il est aimé, il sait que tout est pardonné. Cette erreur qu'il n'a toujours pas comprise, cette erreur n'a pas eu le temps de se transformer en faute. Non conscientisée, elle est déjà pardonnée. Il est aimé. La traversée solitaire du désert et la crucifixion avant la lumière, tout ceci peut être oublié. Il est aimé. Que l'agonie ait duré 5 heures ou l'éternité, il est aimé. Ainsi est-il né, lavé de tous ses péchés. Propre, et c'est son premier jour, il exerce pour la première fois son libre arbitre. Je choisi de croire que je suis aimé, et croire c'est voir. Habracadabra, que cela se passe comme c'est dit.

A peine sorti du cocon commence l'ascension du papillon. Automatiquement et sans comprendre, ses ailes il étend. Dans la lumière du jour il est né, et sa vie d'avant déjà est oubliée. Maintenant pour lui commence, la longue aventure de se comprendre. Se connaître et s'apprendre. Ses failles et ses capacités, découvrir et respecter. Guerrier de lumière, il est à l'instant clé. A-t-il la foi de croire en l'arc en ciel pour le voir se dessiner, et ainsi créer un chemin pour sa randonnée? "Partout où il existe une différence de température, il peut y avoir une production de puissance motrice"*. Le libre arbitre, catalyseur de la thermodynamie de la vie. Comprendre sa naissance juste avant de mourir, le travail de sa vie. Parce qu'il choisit de voir la voie, le frottement des particules de couleur qu'il choisit de voir frottent ses récepteurs et créent le mouvement. Chaleur, énergie. La vie nourrit la vie, par le choix qu'elle fait à chaque instant. Et chaque pas en avant lui permet de se retourner pour regarder le tableau dans son ensemble, avec une perspective différente. Chaque nouveau regard donne une nouvelle dimension, ce cercle dont il était le centre ne cesse de s'étendre, il est le centre et les côtes, il est cette immensité qui ne cesse de s'élargir. A la fois matières, sons et odeurs. Juste à l'heure. Peurs.


Peur: émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d'un danger ou d'une menace. D'un point de vue neurologique, la peur est essentiellement une activation de l'amygdale, qui correspond généralement à un sentiment de danger imminent. Elle peut entraîner une inhibition de la pensée et prépare l'individu à fuir ou à se défendre. 
Source: Wikipedia.

La peur c'est ce que je ressens quand j'assiste au cirque électoral d'une des nations les plus puissantes du monde. Charybde ou Scylla ? Mhhmm, j'hésite. En tous cas une chose est sûre, sans tambours ni Trumpet le diable est là, et Il a ri t-encore...

Assis sur le rebord du monde, il contemple son œuvre. A travers l'illusion de la matérialité, cet ego qui nous fait croire que nous sommes séparés, nous errons à travers le monde. Chacun pauvre âme solitaire au milieu du sien, nous flottons dans nos bulles. Racines montgolfières, se rétractant à chaque fois que s'approche leur propre image,  nuage de  tulle. Comme si y plonger viendrait irrémédiablement effacer, un voile l'instant d'après déjà oublié. Sombrer dans une autre réalité ou s'y élever? Qui plonge ou qui vole, la vérité est elle dans la lumière ou dans l'ombre qu'elle anime, dans l'eau ou dans le bol? Suis-je seul ou suis-je relié? A chaque instant renouvellé, l'image de mes peurs revient me confronter. Chaque souffle, chaque regard est une nouvelle profession de foi. Choisir de se dire, et se le répéter, je suis aimé, parfait en cette instant dans mon entièreté, sapé comme jamais d'ombre et de lumière, je suis aimé. A chaque instant, chaque matin, dessiner son chemin. Croire en de beaux lendemains. Création en un perpétuel accouchement de soi, papillon dont le cocon rippé joue en replay. Moi + Toi + Soi(e)= Joie.

* -Sadi Carnot, Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance, 1824.









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