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dimanche 25 décembre 2016


19h dimanche 25 décembre, je m'apprête à déclarer Noël officiellement terminé.

Quasi 2 mois d'attente (schtroumpfette de 4 ans et frénésie commerciale dès les vacances de Toussaint oblige), 16 heures d'ateliers biscuits et origami, 4 heures à se déguiser en mère Noël depuis mon canapé en surfant sur les idées cadeau Amazon, Oxybul et autres boutiques "livraison avant Noël garantie", 8 heures de slalom cadeaux en ville, 18 heures de transport, 4 heures de cuisine. Cette année je fais le bilan du rapport investissement temps versus bonheur récolté, et dans ma tête I'm happy.

Comme chaque année, je râle des semaines à l'avance. Je me mets une pression dingue, pour que LE grand jour où le Père Noël pourra transmettre à Choupinette le message qu'il l'aime inconditionnellement, soit parfait. Cadeaux, déco, histoires, marchés d'artisans, animations et autres contes de Noël, tout y passe. Je puise dans le coffre à trésor de mes Noëls d'enfance pour trouver LE détail à ne pas manquer, qui permettra une nouvelle fois aux yeux de ma fille de briller.

Parce que je ne sais pas pour vous, mais mes Noëls ont pris une toute autre saveur depuis que je suis devenue Maman. Un grand moment. Avant Noël c'était rentrer chez mes parents, et la nostalgie de ce que je manquais quand ça n'était pas possible. L'attente de cette fête organisée par ma mère, synonyme d'ultime magie. Et ce fond de déception le lendemain, comme si j'attendais autre chose que des paquets bien enveloppés et des repas  délicieux. Ce je-ne-sais-quoi manquant à l'intérieur, malgré le ballet maintes fois répété dont chaque membre de la famille connaît la chorégraphie.

En devenant Maman, j'ai pris les commandes. En donnant la vie, j'avais récupéré le flambeau de la Création magique pour que le mystère attendu en ce jour puisse une nouvelle fois s'accomplir. Chacun connaît son rôle et ses rituels, la routine est réglée comme du papier à musique. Cuisine - dernières courses - emballages - messe - dîner -coucher kid - disposition cadeaux - un peu de dodo - réveil - déballage - déjeuner de Noël - promenade - bye bye. Le décors varie, les participants aussi. Toujours un peu de pression quant aux nouveaux acteurs, seront ils à la hauteur du casting? Choix du lieu avec le lourd pondérateur de la diplomatie familiale (chez Maman, chez Belle-Maman, chez moi, on tire à pile ou face?). Bref, un nombre infini de facteurs venant vriller mon cerveau déjà stressé.

C'est pour ça que ce soir, pendant que Chéri entame une dernière belote avec ses cousins et que Demoiselle joue à la cuisine Playmobil déguisée en fée Clochette, moi depuis le fond du canapé je me détends enfin.

Comme tous les enfants de son âge, il y a eu des jours ou Demoiselle était sage, et d'autres où elle l'était (parfois franchement!) moins. Sa grande angoisse, au fur et à mesure que la date fatidique approchait, était de s'assurer que dans l'échelle de notation du Père Noël, elle mériterait ses cadeaux. Beaucoup de pression pour être une "bonne personne", digne de cadeaux, et de la culpabilité en pensant aux moments où les émotions ont pris le pas sur la bonne éducation.

Pression, comme celle que je me mets pour un Noël "parfait"? Cette année j'ai eu le déclic. Lâcher prise. Non je n'ai pas de contrôle sur les participants au show, ni sur le lieu de la représentation. Pas plus que sur la météo (balcon ou tisons?), la fraîcheur des huîtres ou la messe résultant de l'inspiration du prêtre. Et c'est très bien.

Cette année, j'ai décidé que le plus beau cadeau de ma fille ne serait pas dans ses chaussures. Sans papier ni bolduc, un cadeau pourtant inestimable et qui lui servira chaque jour de sa longue vie. Cette année, je lui ai expliqué que ce qui comptait pour le Père Noël, ça n'était pas de réussir mais d'avoir l'intention constante d'y arriver. Que le grand barbu l'aimait, qu'elle ait déjà réussi ou soit encore en chemin. Pour la sagesse comme le reste. Au passage j'ai aussi glissé qu'en tant que Maman, je n'avais pas le mode d'emploi et m'efforçais chaque jour d'être une meilleure Maman pour elle, et que quand je n'atteignais pas mon objectif et bien pas grave, une infinité d'autres occasions nous est donnée pour recommencer. Ça oui elle comprenait. Demoiselle est allée au pays des rêves attendre ce Père Noël qui ne lui poserait pas de lapin, et je me suis sentie plus légère sur mon chemin. J'avais envie d'un Noël plein de sourires, de bienveillance, et de moments heureux à graver sur la pellicule des souvenirs. Et comme j'ai été parfois sage, parfois pas, et que je m'efforce d'apprendre de mes erreurs pour être consciente de l'instant, je suis allée me coucher en sachant que le meilleur était à venir. Joyeux Noël à vous, moi je vais reprendre une part de bûche en regardant Un Conte De Noël avec Mathieu Amalric.



https://m.youtube.com/watch?v=26WyDdbZzzI

mercredi 23 novembre 2016

#FightFN - l'option Fillon



L'actualité fourmille, et je pétille. Trump m'a fait la galanterie d'attendre que j'ai mis le point final à l'écriture (en duo avec Alice Poncet, psy clinicienne) d'un atelier Énergie Positive. Effectivement, aux grands maux, les grands remèdes. 4 techniques des thérapies brèves, validées par l'armée américaine pour le retour au service de ses marines souffrant de stress post traumatique, on a pris du lourd. Modelés et bichonnés, les outils ont pris vie pour insuffler à tous énergie, créativité, et légèreté. Bref on est prêtes, et c'est bien chouette.

Une longue introduction pour mon sujet du jour. Parfois dans la vie, il y a des moments où tout semble aller de Charybde en Scylla. D'abord Trump donc, puis sur le ton de "j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle, par laquelle je commence" nous apprenons que Sarko sort enfin du jeu (ahhhh!), et que c'est l'option droite-droitiste qui l'emporte (haaaaaa!). Mon cœur, situé plus à gauche, tressaute. Heureusement que ma bulle d'énergie positive est bien active, elle me permet de rester bien ancrée face aux vagues de la vie qui voudraient m'emporter. D'ordinaire, le choc m'aurait paralysée, ou mise en colère (vite sur Facebook, pour dire à tout le monde qu'il faut voter machin et qu'après il ne faudra pas se plaindre). Peut être aurait-il fait remonté des peurs, mélanges d'émotions et de constructions mentales. Bref, d'ordinaire, il m'aurait fallu quelques temps avant que l'émotion ne se dissipe et que mon mental puisse reconnecter. Cette fois ci, je me sens légèrement détachée (mais pas insensible), comme avec une perspective différente. Dans Le Prisonnier d'Azkaban, Harry Potter nous apprend que l'on peut trouver le bonheur dans les moments les plus sombres, il suffit de se souvenir d'allumer la lumière. Interrupteur donc, soigneusement posé durant l'atelier et dispo pour usage à volonté.

Cet interrupteur (virtuel bien sûr, pas d'expériences de greffage chez nous!) me permet de réfléchir avec créativité, et même humour. Au fond, tout dans la vie est une question de savoir rire, et le rire, c'est ma thérapie.
Imaginons un peu, si Juppé gagnait le second tour des primaires. Face à Marine le Pen, je ne suis pas certaine qu'il arriverait à rassembler les plus droitistes des droitiers. 20% ça compte... La  gauche serait de toutes façons acquise au candidat "non-FN" (pour ceux n'ayant pas choisi l'option vote blanc), principe de solidarité.
Nous aurions bien besoin de boost, tel l'efficace mp3 hypno de Olivier Lockert "se remonter le moral".

 La question se joue donc sur ces fameux votes de la frange droite de la droite, vers qui pourraient ils aller?

Petite pause. Quel est l'objectif? Le meilleur candidat pour la France? Chacun a son opinion là dessus, et est libre de l'exprimer. Toutefois il semblerait que la possibilité de la présence du FN au moment décisif soit réelle. Et dans ce cas, perso je parle pour moi, mon objectif est "tout sauf le FN". Marine ça ne va pas être possible.
Je ne vais pas revenir sur la politique du FN, nous la connaissons tous. Marine m'inquiète aussi pour d'autres raisons. On a beaucoup critiqué une émission de télé présentée par Karine Lemarchand, sous le prétexte qu'on se fichait d'en savoir plus sur les histoires de vie et les émotions des candidats. Je dois venir d'une autre planète, moi ça m'intéresse énormément.


Marine enfant blessée ?

Quand j'entends Mme le Pen décrire son enfance, oui cette enfant blessée m'émeut. Qui ne le serait pas devant le récit de ces enfants relégués par leurs parents dans un autre appartement pour y être élevés, ces parents qui pouvaient disparaître du jour au lendemain pour plusieurs jours, semaines ou mois, voire disparaître tout court sans donner de nouvelles pendant des années. Bref, ces enfants dotés de parents parfaitement irresponsables, dont le comportement a inscrit notamment chez l'une de leurs filles une insécurité constante et cette sensation d'être responsable du mieux-être de ses sœurs. On serait, pour moins que cela, déterminé à "protéger sa maison et sa famille" une fois adulte, de tous les méchants étrangers qui voudraient s'y introduire. Protection des siens avant les autres, résultat sans surprise d'une blessure de rejet et d'abandon. Et quand on est persuadé d'avoir raison dans ses actions au nom d'une blessure profonde, je ne sais pas s'il reste assez de souplesse à l'intérieur pour d'autres points de vue. Ce qui me gêne chez Marine, c'est que la rigidité de ses positions actuelles semblent indiquer que la blessure n'a pas été soignée. L'autre est encore placé dans le rôle du méchant dont on doit se prémunir, jusqu'à ce qu'il prouve sa bonne foi, et la protection qu'elle veut placer autour de "notre espace" me fait plus penser aux murs épais et sans fenêtre d'un bunker qu'à un système de filtre efficace laissant passer le positif et rejetant le toxique. Il me semble que la présomption d'innocence est une des bases fondamentales du système judiciaire, incluons la donc dans notre politique et notre pensée.
Tout sauf le Pen alors. Dans cet avenir sombre qu'elle nous promet. toute fenêtre, aussi minuscule soit-elle, laissera passer un peu de lumière. Dans cet objectif, quelle serait la meilleure stratégie pour y arriver? Juppé ou Fillon?

Les votes de la gauche s'exprimeraient, à mon sens, en faveur du candidat faisant face au FN, quel qu'il soit. Chirac a déjà bénéficié de ce sentiment républicain, et le vote blanc n'étant pas (pour l'instant) comptabilisé, tout vote de gauche pour le candidat de droite sera un bonus face à Marine et ses électeurs.

Les votes de Marine restant à Marine, penchons nous donc sur les votes de la droite. Les fameuses alliances. Juppé me donne l'image d'un candidat tiède. À l'opposé de Marine, il est parfaitement maître de ses émotions et fonctionne avec sa logique rationnelle. Il semble toutefois manquer de confiance en lui, ce qui le place fréquemment en position défensive. Durant les débats télévisés, il se laissait aisément manipuler par les attaques des autres, perdant du temps à se justifier, au lieu de laisser dire et attaquer les autres sur leurs failles. Personnellement, un gars qui se justifie en permanence me fatigue. Quand on est convaincu de ses opinions, on avance car on ne peut pas plaire à tout le monde, surtout quand on sait que les attaquants cherchent justement à placer l'autre en position de faiblesse. C'est bien d'entendre les critiques des autres, et c'est aussi une perte de temps que de ne pas déterminer à l'avance quelles opinions sont valables et quelles sont celles qui constituent des attaques gratuites pour marquer des points. Sur ce terrain, Marine à toutes les cartes en mains et ne va pas se priver pour n'en faire qu'une bouchée. La frange droite de la droite risque aussi de se retrouver désabusée, et de choisir de confier son vote à un candidat fort...

L'option Fillon?

Délaissant les trémolos indignés du saint injustement attaqué, François Fillon choisit pour sa part une ligne ayant déjà fait ses preuves, la ligne Patrick Buisson. Vous vous souvenez de la victoire de Sarkozy en 2007? C'est la seule élection où le FN a perdu en nombre d'électeurs. En d'autres termes, les axes de campagne autour des valeurs, de l'identité nationale et des immigrés ont rassemblé derrière le candidat Sarkozy suffisamment d'électeurs Front National pour faire la différence. François Fillon semble s'en être inspiré.

Résumons. En cas de second tour opposant Marine le Pen à François Fillon, celui-ci pourrait compter sur les voix de la gauche, celles de la droite, et peut être une partie des voix traditionnellement FN? Waouh, ça va être un sacré score! Bon, on aura évité la vague Bleu Marine, mais je parlais au début de ce post de tomber de Charybde en Scylla. Autrement dit, éviter un danger pour mieux tomber dans l'autre. Alors, l'option Fillon ça donne quoi?

En 2007, la victoire de Nicolas Sarkozy avait permis à un nouveau ministère de voir le jour, celui de l'identité nationale, sous le gouvernement de... François Fillon. Doudou Diène, rapporteur spécial de l'ONU contre le racisme, entendu en juin 2007 par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, y a vu une « banalisation du racisme » et une « lecture ethnique et raciale des questions politiques, économiques et sociales et le traitement idéologique et politique de l'immigration comme un enjeu sécuritaire et comme une menace à l'identité nationale ». Brice Hortefeux était aux commandes.

Revenons à François Fillon. Dans l'émission de Karine Lemarchand, il donne l'image d'un homme "avec de la chance". Au bon endroit au bon moment, propulsé très jeune en politique. Pour une Hypno-psy c'est intéressant, il semble bien connecté avec son inconscient. Fluide avec ses ressentis, il présente en plus l'aisance de mettre des mots sur ses émotions, avec justesse et  simplicité.
Regardons le rendre hommage à Philippe Séguin.

https://m.youtube.com/watch?list=PLFwtMwdv2kRFSgwOjTdq5ZS7WMk3w6ApG&params=EAEYATgBSAFYBWILSFY2bld4aUs4eWtoAw%253D%253D&v=HV6nWxiK8yk&mode=NORMAL


Un parcours politique sans faute, il a gravi chaque échelon en prenant le temps de poser chaque pied et de le dérouler entièrement. De la pointe au talon et du talon à la pointe. Discret et élégamment contrôlé. Cet homme si connecté avec son inconscient ne pourrait pas faire une telle percée si dans sa tête le chemin ne continuait pas. En effet, nous avons besoin qu'une route (inconsciente) se dessine pour avancer. Si notre objectif est la finalité, et que derrière le chemin s'arrête, alors par sécurité pour l'être, l'inconscient met en place des mécanismes d'auto sabotage pour nous arrêter avant (de foncer dans le mur). Vous me suivez? Si son ambition ultime, qui l'avait fait avancer dans ce parcours sans fautes durant toutes ces années, était de devenir président, il n'aurait pas fait une telle percée surprise pendant cette campagne. Il s'y serait repris à plusieurs fois, en stratégie Kosciusko-Morizet. Il semblerait que pour François Fillon le chemin soit clair, et résulte en cette apparente fluidité de ses actions.

Comme le savent ceux qui me connaissent, je donne ma confiance jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire. Je crois en la présomption d'innocence, et que chacun à sa manière rêve d'une meilleure version de lui même et/ou de ce monde. Et qu'on peut se tromper, et réessayer. Bref, je crois en la distinction entre erreur et péché et que nous sommes tous là pour grandir. Alors François, la vie te donne une belle opportunité de grandir et de te réveiller. Prends conscience des erreurs pour qu'elles ne se transforment pas en péché. Je te sais sensible à cet argument. Relis toi, il y a 2-3 trucs dans ton programme qui clochent un peu... Garde en tête que tu n'es pas inférieur certes, mais pas supérieur non plus, et sache faire la part des choses entre le marketing électoral et ton VRAI programme derrière. Tu en as les capacités et tu le sais, alors comment veux tu que l'Histoire se souvienne de toi?


Les AMELICES - Ateliers Énergie Positive, c'est à PARIS le 3 décembre et ailleurs en visioconférence. HTTP://www.weezevent.com/AMELICES
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lundi 14 novembre 2016

Capitalisme sur le divan du psy


Si Capitalisme se décidait (enfin) à consulter un Hypno-Psychothérapeute, il en aurait (enfin!) pour son argent.


"Le Chat", de Philippe Geluck

En ce grand jour, il pourrait pour la toute première fois souffler et se détendre, lui qui n'était jusqu'à présent que contractions, chocs, soubresauts et amputations. Ce corps blessé et à bout de souffle présente, sans en avoir conscience, tous les signes du burn-out. Il pourrait s'autoriser à prendre une belle et profonde inspiration (lui qui la cherchait à l'extérieur sans savoir qu'il en avait toutes les capacités à l'intérieur). Lui qui ne pensait pouvoir vivre et survivre que par une perpétuelle expansion, découvrirait l'univers illimité de son intérieur.

Le recadrage de celles qu'il prenait jusqu'à présent pour de dogmatiques vérités ne fait que commencer.

Tenez, une dans l'air du temps: il faut travailler plus pour gagner plus. Le corps humain n'étant pas une machine, à quoi lui sert-il d'avoir gagné plus quand le corps est trop fatigué pour en profiter? Et se féliciter à cet instant d'avoir gagné suffisamment d'argent pour payer les soins médicaux censés réparer le corps usé relève du syndrome de Stockholm.

Et puis cette autre, Économie de marché et Démocratie sont indissociables. Voyons d'abord leurs définitions.
L'économie de marché qualifie un système dans lequel les échanges de biens et services sont régis par le jeu de l'offre et de la demande qui détermine les prix sur les marchés. L'initiative privée, la propriété privée et le profit y sont considérées positivement.
Démocratie: Etymologie : du grec dêmos, peuple, et kratos, pouvoir, autorité. La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu'il y ait de distinctions dues à la naissance, la richesse, la compétence... (principe d'égalité).

Alors alors... serions nous face à un être schizophrène? Qui d'un côté récompense ceux qui font le plus de profits en "étant indissociable" d'un "pouvoir détenu ou contrôlé par le peuple, sans qu'il y ait de distinctions dues à la naissance, la richesse, la compétence"? Mhhmm, ce cas devient de plus en plus intéressant. Dans sa tête, en même temps qu'il perçoit la longueur du processus qui vient de s'amorcer, le psy voit en flash le sourire de ses enfants quand il leur annoncera qu'il peut enfin envisager de faire poser la piscine. Oui le psy vit dans un système capitaliste, où le malheur des uns fait le bonheur des autres, dans un cercle si vicieusement encastré que chacun se réjouit de l'échec de son voisin, tremplin et podium du sien.

La piste de la schizophrénie

La schizophrénie est une maladie psychique grave, qui s'accompagne d'une perte du contact avec la réalité, de délires ainsi que de modifications de la pensée, du langage et du comportement. Les patients sont souvent incapables de faire la distinction entre la réalité et leur propre perception des évènements.

Le schizophrène ne construit pas son monde en relation avec les autres. Sa pensée se replie sur elle-même et se nourrit des complexes inconscients, au lieu de se nourrir des échanges relationnels.

L'école française de psychiatrie ajoute à cette définition la notion d'évolution chronique, et de trouble profond de l'affectivité. Les troubles de l'affectivité sont de l'ordre de l'indifférence, de l'apathie, des sentiments paradoxaux, et ils finissent par entraîner un affaiblissement de l'intelligence. L'aboutissement d'une évolution schizophrénique s'apparente à la démence. Ainsi se distinguent la paranoïa, la bouffée délirante, la psychose hallucinatoire chronique, que les anglo-saxons englobent indistinctement dans les troubles de la personnalité.

Troubles de l'affectivité de l'ordre de l'indifférence? Quand on voit les plans de restructuration et autres économies d'échelle supprimant des centaines ou milliers de postes, c'est à dire privant autant de familles de la sécurité primaire et basique du quotidien, je crois que nous pouvons valider cette case.

Bouffées délirantes? La course sans fin à la production-consommation-obsolescence, nous hissant chaque jour sur un tas de déchets de plus en plus hauts, tels des coqs sur un tas de fumier, pourrait entrer dans cette catégorie. A moins que? Et si c'était une géniale stratégie de Capitalisme pour nourrir son complexe inconscient et réaliser son projet ultime: l'expansion du volume de la planète par les déchets? Stratégie audacieuse, il faut le reconnaître! Une fois la surface "naturelle" de la Terre ensevelie sous les immondices, il faudra à Capitalisme inventer un mode de production basé sur le recyclage des déchets, tout en fixant à sa créativité la nécessité de continuer à progresser. Recycler plus pour s'étendre plus...
Hop hop hop on s'égare! Aussi fascinant que puisse sembler l'abîme de cette pensée pathologique, ne nous y perdons pas! Un autre trouble mériterait d'être exploré, celui de la paranoïa.


La personnalité paranoïaque se caractérise par plusieurs éléments. L'hypertrophie du Moi en est le signe principal. Le sujet est autoritaire, sûr de lui, susceptible, orgueilleux ; il sait toujours tout et a toujours raison. Il refuse toute critique.
La psychorigidité s'exprime par une obstination, un mépris des autres et une intolérance qui peut aller jusqu'au fanatisme.
La méfiance est constante et le paranoïaque interprète toujours de façon malveillante les attitudes des autres. La fausseté de son jugement va de pair avec une intelligence normale. La pensée logique est perturbée par la méfiance, l'orgueil et la subjectivité.
Froideur, manque de sens de l'humour, hostilité, ambition, rigidité, mépris des faibles sont patents.
L'inadaptation sociale est une conséquence logique de ces traits de caractère.
La plupart des paranoïaques ne deviennent jamais délirants et les individus traversent leurs difficultés relationnelles et sociales sans aller consulter le médecin, en se contentant de tyranniser leur entourage familial et professionnel.
Heu... ça me fait penser à d'autres personnes, mais ça n'est pas le sujet du jour.

Capitalisme, un paranoïaque qui s'ignore?

Selon le film documentaire "Les nouveaux chiens de garde"*, l'insécurité serait l'un des principaux instruments de contrôle du Grand Capital. Au nom de l'insécurité dans une zone de l'Orient plus ou moins proche, un pays (autoproclamé "garant de la Démocratie") finance et arme un groupuscule islamique pour "rétablir l'équilibre" de la dite zone (voir les révélations de WikiLeaks alourdissant le dossier de Hillary Clinton, onglet "création de Daesh/EI"). Et toujours au nom de cette même insécurité, son créateur déploie forces et moyens colossaux (au mépris des droits humains les plus fondamentaux, à commencer par cette Démocratie dont il dit être le pilier) pour détruire ce qu'il a enfanté.

"Mépris patent des faibles", difficile de faire un choix dans l'abondance d'exemples l'illustrant. Allez au hasard, celui de la "vermine" (vous savez, ceux qu'on appelle aussi les "sans dents") dont le "nettoyage" nécessite un autre produit du Capitalisme, le Kärcher...

Personnalité Schizoïde + Paranoïaque, ça commence à faire beaucoup pour un seul homme... Le psy soupçonne une liste autrement plus longue, mais pour l'hypno-psychothérapeute, la guérison ne consiste pas à poser des étiquettes.

Pour chacun de ses clients, les étapes de l'accompagnement incluent une prise de conscience du sujet, une information précise sur ce trouble, et un changement progressif du comportement de la personne. A lui donc d'informer ce client de son état, suffisamment précisément pour amener à une prise de conscience. Capitalisme est triste, il souffre. Il a cru bien faire pour protéger et faire grandir en santé et sécurité sa grande famille de l'humanité, et aujourd'hui se retrouve profondément seul. Vilipendé, honni, il voulait le meilleur pour ses enfants qui aujourd'hui défilent dans la rue en brandissant des pancartes insultantes. Il a pourtant suivi à la lettre les recommandations de ses Pères (dont son tuteur préféré, Milton Friedman adoré). Qu'est ce qui a merdé? Toute une vie pour en arriver là, se sentir vieillir et partir sans rien laisser, et savoir qu'au mieux, jusqu'à son nom sera complètement oublié. Partir sans laisser d'héritage, si ce n'est de lourdes dettes, qui mettront des générations à être épongées. Partir en sachant que ces enfants qu'il aura modelé à son image devront amputer, soigner, sublimer son empreinte pour ne serait-ce que pouvoir exister. Rien que d'y penser, le souffle doit lui manquer et son cœur fatigué, tressauter.

La séance se termine. Capitalisme règle consciencieusement les honoraires et note son prochain rendez vous. En lui, une étincelle d'espoir. Et si un autre système était possible? Et si prospérer pouvait être synonyme de respect de l'unicité? Lui qui s'était tant de fois trouvé des excuses pour mépriser les psy et compagnie, a maintenant hâte de son prochain rendez-vous. À suivre donc!



*"Les Nouveaux Chiens de Garde", réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, tiré de l'essai de Serge Halimi. Disponible sur: https://www.youtube.com/watch?v=NO8EEjI85Fc



jeudi 20 octobre 2016

Le premier jour (bis)




Journée grise en attendant la pluie. En trame de fond et dans le rythme. Et ce soir, au moment pour le soleil de se coucher, le jour s'est levé. Je crois que j'ai rêvé que ce soir je mourrais.

And there is a crack in everything, that's where the light gets in. Tu as raison Léonard, il y a toujours une fêlure pour laisser passer la lumière. Premier éclat inconfortable, qui pique, démange et dérange. Refus et retour. Œuf. Coquille recroquevillée à l'opposé, laissez moi rentrer!

Insistance stridente et vrillante. Cri. Et puis comme un signal, encore inconscient et déjà mouvement. Les pieds agrippent la terre, le souffle s'accélère. Sauve toi, elle t'appelle. Muscles ramassés prêts à accoucher du boulet. Canon. Inspiration. Petite mort ou nouvelle naissance, tout l'être est puissance. Pars, cours, fuis. Va vers la vie. Course contre la montre, descente contre la mort. Lumière au bout du tunnel ou obscurité du dehors?

Bloqué. Le souffle lui manque, la noirceur le hante. Le froid remplace la chaleur, jusqu'au pouls du cœur. Ma mère, pourquoi m'as tu abandonné? Nous étions si bien, et tu m'as expulsé. C'est froid et noir, soif. Et là, je sens que je ne vais pas y arriver. Aide moi. Et cela, qu'est ce que c'est? Encore plus dur, encore plus froid. Cela me déforme plus encore. Qui suis-je maintenant? Comment me reconnaîtras tu, alors que tu sembles l'avoir déjà oublié? Et cela me tire, encore plus loin de toi. Là bas, qui semble si froid. Lumière aveuglante, j'ai mal avant de réaliser que je suis sorti. Je ne savais pas qu'il y avait un dehors, autre chose. Tout est si différent, comment aurais-je pu l'imaginer? Je croyais arriver à la mort - sans avoir vraiment su ce qu'était ma vie, et les voici qui célèbrent ma naissance. Alors ce monde d'avant n'était pas le vrai? Et celui ci, qu'est ce qui me dit qu'il est plus réel? Né le cordon autour du cou, comme pour toute cette vie me rappeler qu'on m'a déjà fait le coup...

Vocatus atque non vocatus, deus aderit. Qu'on le voit ou pas, Dieu est là. Amour. Dans son regard, et pour toujours. Je la reconnais, sans l'avoir déjà rencontrée. A cet instant, l'âme agit. Les yeux, son miroir, portrait à la Dorian Gray. De la multitude d'information que captent ses sens à leur premier éveil, l'être choisit de vivre celles porteuses de soleil. La noirceur qu'il vient de quitter, plus jamais il ne veut la traverser. Et à cet instant, il peut s'il le veut, vivre son premier moment. Étendre ses ailes et sortir du champ. Enfant nu puisqu'à son premier jour, il choisit de lire dans l'infime éclat de son regard l'amour. Et parce qu'il est aimé, il sait que tout est pardonné. Cette erreur qu'il n'a toujours pas comprise, cette erreur n'a pas eu le temps de se transformer en faute. Non conscientisée, elle est déjà pardonnée. Il est aimé. La traversée solitaire du désert et la crucifixion avant la lumière, tout ceci peut être oublié. Il est aimé. Que l'agonie ait duré 5 heures ou l'éternité, il est aimé. Ainsi est-il né, lavé de tous ses péchés. Propre, et c'est son premier jour, il exerce pour la première fois son libre arbitre. Je choisi de croire que je suis aimé, et croire c'est voir. Habracadabra, que cela se passe comme c'est dit.

A peine sorti du cocon commence l'ascension du papillon. Automatiquement et sans comprendre, ses ailes il étend. Dans la lumière du jour il est né, et sa vie d'avant déjà est oubliée. Maintenant pour lui commence, la longue aventure de se comprendre. Se connaître et s'apprendre. Ses failles et ses capacités, découvrir et respecter. Guerrier de lumière, il est à l'instant clé. A-t-il la foi de croire en l'arc en ciel pour le voir se dessiner, et ainsi créer un chemin pour sa randonnée? "Partout où il existe une différence de température, il peut y avoir une production de puissance motrice"*. Le libre arbitre, catalyseur de la thermodynamie de la vie. Comprendre sa naissance juste avant de mourir, le travail de sa vie. Parce qu'il choisit de voir la voie, le frottement des particules de couleur qu'il choisit de voir frottent ses récepteurs et créent le mouvement. Chaleur, énergie. La vie nourrit la vie, par le choix qu'elle fait à chaque instant. Et chaque pas en avant lui permet de se retourner pour regarder le tableau dans son ensemble, avec une perspective différente. Chaque nouveau regard donne une nouvelle dimension, ce cercle dont il était le centre ne cesse de s'étendre, il est le centre et les côtes, il est cette immensité qui ne cesse de s'élargir. A la fois matières, sons et odeurs. Juste à l'heure. Peurs.


Peur: émotion ressentie généralement en présence ou dans la perspective d'un danger ou d'une menace. D'un point de vue neurologique, la peur est essentiellement une activation de l'amygdale, qui correspond généralement à un sentiment de danger imminent. Elle peut entraîner une inhibition de la pensée et prépare l'individu à fuir ou à se défendre. 
Source: Wikipedia.

La peur c'est ce que je ressens quand j'assiste au cirque électoral d'une des nations les plus puissantes du monde. Charybde ou Scylla ? Mhhmm, j'hésite. En tous cas une chose est sûre, sans tambours ni Trumpet le diable est là, et Il a ri t-encore...

Assis sur le rebord du monde, il contemple son œuvre. A travers l'illusion de la matérialité, cet ego qui nous fait croire que nous sommes séparés, nous errons à travers le monde. Chacun pauvre âme solitaire au milieu du sien, nous flottons dans nos bulles. Racines montgolfières, se rétractant à chaque fois que s'approche leur propre image,  nuage de  tulle. Comme si y plonger viendrait irrémédiablement effacer, un voile l'instant d'après déjà oublié. Sombrer dans une autre réalité ou s'y élever? Qui plonge ou qui vole, la vérité est elle dans la lumière ou dans l'ombre qu'elle anime, dans l'eau ou dans le bol? Suis-je seul ou suis-je relié? A chaque instant renouvellé, l'image de mes peurs revient me confronter. Chaque souffle, chaque regard est une nouvelle profession de foi. Choisir de se dire, et se le répéter, je suis aimé, parfait en cette instant dans mon entièreté, sapé comme jamais d'ombre et de lumière, je suis aimé. A chaque instant, chaque matin, dessiner son chemin. Croire en de beaux lendemains. Création en un perpétuel accouchement de soi, papillon dont le cocon rippé joue en replay. Moi + Toi + Soi(e)= Joie.

* -Sadi Carnot, Réflexions sur la puissance motrice du feu et sur les machines propres à développer cette puissance, 1824.









mardi 11 octobre 2016

Zemmour ou la Stratégie du Choc -La démocratie au service de Daech?




L’été est passé, puis est venue la rentrée. Avec la campagne électorale (en politique, la vie psychique c'est la vie réelle, comme nous le verrons une autre fois), son cortège d’animations (« Rhooo! il n’y avait qu’une seule voiture de police pour sécuriser la promenade des anglais ! », « Scoop : les hommes politiques sont des humains comme les autres, plus occupés à jouer à la roulette Bygmalion qu’à jouer auprès du peuple le rôle de Pygmalion »), et les tornades automnales juridico-médiatiques, emportant selon la météo du jour un Dieudonné ou un Zemmour. Bref, pas le temps de s’ennuyer.


Mourir pour des idées, d’accord ?

Le ballet de la Vie continue de tourner, entrechats et pas glissés au rythme des synchronicités. Et la Liberté nous est donnée d’Arbitrer, de décider de découvrir à chaque nouvel accord ce qui nous élève et connaître l’abîme dont il nous extrait. Un exemple au hasard, la fameuse phrase d’Eric Zemmour qui «respecte les personnes prêtes à mourir pour leurs idées ». D’ordinaire ses propos acerbes, racistes, et chargés du trauma de sa propre histoire me font songer que 1/ le jour où Eric se décidera à consulter un psy ça fera du vide dans les studios radio et du bien à nos oreilles, 2/ il se positionne en victime de ce que sa famille a subi en Algérie pour maintenant se justifier d’agir sur le même mode voire pire  en étendant sa haine à tous les musulmans, transmettant le bâton de victime à ceux qu’il identifie comme ses anciens bourreaux. 
Toutefois, je ne peux cette fois que me ranger à son opinion.  Après tout, si une personne croit suffisamment en ses idées pour y consacrer sa vie, voire l’y dédier, soit. C’est le chemin personnel de chacun. 

« Mourir pour ses idées » est un concept largement illustré au cours de l’Histoire, au travers des croisades, du néo-romantisme littéraire, de l'esprit samourai/kamikaze, et autres courants de pensée ou cultures valorisant l’auto sacrifice sur l’autel idéologique. En quoi rappeler aujourd’hui ce qui est une constance historique (et non une exclusivité made in Daech) fait d’Eric Zemmour, aussi peu sympathique soit-il (et anti-musulman affiché), un « apologiste du terrorisme » ? 

Pour moi le terrorisme est une chose bien différente que « mourir pour ses idées » (de mort lente ou non). Non seulement le djihadiste CHOISIT de mourir, mais au lieu d’accomplir ce qui relève pour
lui du rituel de façon digne et privée, il vient IMPOSER sa croyance au point de démultiplier sa mort au travers de celle de ses victimes. En leur refusant au passage le statut de Personne puisque qu'elles sont tuées sans distinction. Comme Alain Finkielkraut le démontre dans l'émission radiophonique "l'esprit de l'escalier" sur RCJ. Ici, conquérir c’est écraser l’Autre, en lui niant son droit à l’existence et sa qualité d’Etre Humain. Que disait déjà cette déclaration si utopique ? Ah oui, « les Hommes naissent libres et égaux en droits ».  

Ce qui me pose problème n’est au fond pas le phénomène djihadiste. Ces gens fonctionnent selon un système de pensée tellement imperméable à tout autre système, qu’on peut aisément les qualifier de psychotiques (au sens de « ayant perdu contact avec la réalité »). Ce qui m’inquiète profondément, ce sont les répercussions de ce traumatisme collectif sur le système judiciaire et la société civile au sens large.


Un symptôme de stress post-traumatique ?

"L’état de stress post-traumatique (ESPT) est un état se caractérisant par le développement de symptômes spécifiques faisant suite à l'exposition à un événement traumatique dans un contexte de mort, de menaces de mort, de blessures graves ou d’agression sexuelle."
(Mort + menaces de mort + blessures graves, avec les attentats on y est !)


L’exposition à l’événement traumatique peut se faire de différentes façons:
La personne a vécu personnellement le ou les événements.
La personne a été témoin de ce ou de ces événements survenus à d’autres personnes.
La personne a appris que ce ou ces événements étaient survenus à un membre de sa famille proche ou à un ami proche. Dans des contextes de décès d’un proche, l’événement doit être violent ou accidentel.
La personne a été exposée de façon répétée ou extrême à des détails choquants de l’événement.
(Là encore… Certaines personnes pourront même cocher plusieurs cases, voire toutes !)

L’ESPT peut survenir à tout âge y compris durant l’enfance. Les symptômes apparaissent habituellement dans les trois premiers mois suivant l’événement traumatique bien qu’il puisse exister un délai de plusieurs mois ou même de plusieurs années avant que les symptômes n’apparaissent.

Quand un être vit une expérience traumatique, celle-ci le laisse en état de stupéfaction rendant difficile la réflexion et la distanciation à l’émotion. Les molécules de stress générées dans le cerveau viennent envahir l’autoroute de la pensée, et quand une route est bouchée, les véhicules ne circulent pas. Nombre d’expressions populaires décrivent cet état, « en rester coi », « bouche bée », « pantois », bref « les bras nous en tombent » et le temps semble s’arrêter. Et dans les cas de ESPT, ce temps peut rester indéfiniment suspendu, tant que la blessure n’est pas soignée. Le corps continue de grandir, à l’extérieur tout semble normal. Pourtant à l'intérieur, quelque chose est différent. Une froideur, un détachement. Une sorte d’absence. Là sans être là.
Et comment continuer de construire, faire des projets, se motiver, avec de l’empathie pour son prochain quand à l’intérieur, c’est Reine des Neiges version longue ?


Stratégie sécuritaire ou symptôme d’un traumatisme profond ?

Dans une famille où l'un des parents est psychotique, s'opère une transmission de la psychose non soignée aux enfants. En effet, ceux-ci ne connaissent pas encore le monde. Ils le découvrent et construisent leurs liens logiques, tirent des conclusions de situation, et édifient leur psyché selon (entre autres facteurs) la vision du monde qui leur est présentée. Si Papa-terroriste (heu pardon psychotique. Ou l'inverse... Bref vous corrigerez) leur explique en mode lavage de cerveau que maillot de bain = grosse correction + isolement émotionnel, il y a fort à parier que la petite fille va vite adopter une autre mode estivale. Idem pour le petit garçon qui se construit. S'il apprend que tuer des personnes est une chose normale, à féliciter, et que du coup il faut se saisir de chaque occasion qui se présente, nous sommes dans le cas d'une transmission (quasi sans filtre) du modèle du monde du parent à celui de l'enfant.

Ouvrir une enquête contre Zemmour, c’est choisir d’entrer dans le mode de pensée psychotique des terroristes, en transmettant à chaque citoyen le message de ne rien mentionner sur ce sujet, afin de ne pas réveiller des foudres irrationnelles et en porter les conséquences. Comme  si  le fait de déballer un Carambar justifiait de se prendre une claque de la part de l'anonyme présent à ce même instant. Ben oui, pour lui le caramel à blagues a évoqué une barrette de cannabis, chose insupportable pour ce passant résolument anti-drogues. Vous me suivez? Quand on commence, poussé par la peur, à céder à la loi de la psychose, on ne fait que l'étendre et démultiplier le pouvoir toxique de cette peur. L'étoile noire se nourrit de notre docilité et ne cesse de grandir, de manière exponentielle qui plus est. Si cette option permettait un retour à la sécurité,  les attentats ne se feraient pas aussi fréquents que des crottes de chien sur un trottoir parisien.

Quel est le message qu’envoie la justice française en sommant Eric Zemmour? Tout d’abord, que la loi du psychotique est la plus forte. Si forte qu’elle prend le pas sur la défense des citoyens et des penseurs. Vous aviez compris qu’en mon for intérieur, je n’aurais pas défini par ces termes Eric Zemmour, mais justement la loi n’est pas là pour diffuser mes goûts et dégoûts au reste du tissu social. La loi existe pour justement garantir que la liberté des uns ne déborde pas sur celle des autres.

« Le Droit a pour objet de défendre chaque être humain. Il le fait en lui attribuant la qualité juridique de personne. La « Boucherie » commise par les assassins le 13 novembre 2015 a dénié aux victimes la qualité même de « Personne », tuant tout le monde comme des mouches. En cela, le Droit est sommé de répondre. Dans sa réponse, il ne doit surtout pas suivre les bouchers et demeurer lié à ce qu’ils veulent abattre : la civilisation et ce qui tient les êtres humains entre eux, les mots. »
- Marie-Anne Frison-Roche, Professeur des Universités à l’Institut d’Études Politiques de Paris

Dans ce cas particulier donc, nous assistons à une perversion de la Loi, qui en prévention des actes que pourraient commettre des terroristes, choisit de mettre en mouvement les rouages du PENAL contre un chroniqueur. Et que dire de l’état d’urgence, cet état où le temps suspend son vol et dans lequel nous planons depuis un an?
Oups, les températures baissent, je songe à adopter ma tenue d’hiver préférée : écharpe version tchador sur le visage et manteau long. Mais quid de la  police anti-burkini, l’hiver l’aurait-il chassée des plages pour infiltrer les trottoirs citadins ? Et si ma tenue me faisait arrêter pour « apologie du terrorisme » ? Bien trop risqué, je vais plutôt rester sous ma couette en réécoutant les déclarations de Valls en podcasts afin d’y voir plus clair dans ces nouvelles règles. Tiens, en mangeant une soupe vichyssoise, ça permet de rester dans le thème et ça rend aimable. A la tienne Manuel, et souviens toi que Zemmour rime aussi avec Kippour. Ca tombe bien, le Grand Pardon c’est demain. Mazeltov !



Le changement ne peut alors venir que d’une minorité qui a tenté de préserver sa lucidité, tandis que la majorité sort de la dictature comme on sort d’un mauvais rêve, en se demandant comment elle a pu adhérer si longtemps à un système finalement si contraire à ses intérêts. 
-Serge Tisseron, Psychiatre, psychanalyste,
revue Psychiatrie, psychanalyse et sociétés



lundi 2 mai 2016

Gulliver au pays des Géants


 
 


Il était une fois… les histoires commencent comme cela n’est-ce pas, et elles se terminent par « et ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Bon. Et au milieu, qu’est ce qui se passe ?

Dans toutes les histoires, le héros rencontre une difficulté qui met sa vie en péril (empoisonné par une belle-mère plus préoccupée par son image que par son rôle de soutien et protecteur parental par exemple), ou doit « mériter » sa place pour avoir le droit d’exister (surtout quand le héros est fils de roi, dans les histoires les fils de paysans n’ont rien à prouver à un super king de père et vivent, tout simplement). Il passe une série d’épreuves, dont le succès dépend de sa prise de décision et aussi du soutien qu’il reçoit des autres (lutin, nain, marraine la fée, compagnon de route). On notera que les « soutiens » peuvent être réels ou virtuels, et que si Cendrillon avait choisi de répondre lors de l’apparition de Marraine la Fée « non mais c’est du délire tu n’existes pas je suis dans la merde et j’y reste », elle aurait peut être fini par se pendre avec sa serpillère. Au bout du rouleau, toute aide est bonne à prendre, il n’y a plus ni temps ni énergie pour les chichis.
 
 
Pour dépasser son épreuve et gagner sa place, le héros déploie un talent qui lui est propre, et dont il n’avait généralement pas conscience. 


Même Blanche-Neige, par-delà l’empoisonnement, est sauvée par sa beauté qui émeut le prince. Elle n’en avait aucune idée avant, puisque ce domaine était chasse gardée de Belle-Maman (le sachant, elle n’aurait peut-être pas atterrit dans une cabane au fond des bois avec 7 nains à gérer…). Mulan réalise dans la bataille qu’elle est une splendide guerrière, bien qu’on lui ait toujours répété le contraire. Des talents principalement niés par ceux qui se sentent mis en danger, ceux dont la faible estime d’eux-mêmes ne tient que par le fragile fil de « je suis le seul et l’unique, le meilleur et après moi le déluge ». Ceux-là veulent bien faire bénéficier les  « ignorants et incapables » de leur  « savoir », à condition qu’ils restent sagement à leur place : en dessous.


Ceux dont l’autonomie et l’innovation présente un danger sont priés d’aller briller ailleurs pour ne pas leur faire d’ombre.
 




Et au passage, si on peut donner un petit coup de pied pour balancer celui qui met en danger dans le précipice, pas vu pas pris… Bien sûr pas officiellement, nooooon. Ni même consciemment (pour mémoire, le conscient gère 10% des processus et l’inconscient 90%... on peut être « inconscient » d’un comportement et avoir 90% de son être qui le nourrit et le répète).

Ma fille, toujours synchro avec sa maman, vient de faire un joli dessin. Un « gentil fantôme enfermé dans une prison qui ne peut pas s’échapper ». Merci Choupinette. C’est peut-être l’image qui résume le mieux la situation. Notre héros, dont les capacités sont encore à l’état d’esprit, doit d’abord les amener à l’état concret dans la matière pour briser les murs de sa prison et enfin respirer, à sa juste place et libre d’évoluer dans son espace.
 

Pâques : traversée du désert, crucifixion, « mon père pourquoi m’as-tu abandonné », pardon et résurrection (que les catholiques me pardonnent pour les libertés prises avec ce symbole). Sur l’île de Pâques, dominaient des géants. Et si l’unique façon de pouvoir se dégager de leur ombre et enfin accéder au soleil était de les enterrer ? Au sens propre pour certains, au figuré pour d’autres. Corps enseveli, duquel ne surnage que la tête et l’esprit. Afin d’être libre de choisir, se laisser (ou non) inspirer pour (se) réaliser ? L’ile de Pâques, autrefois verdoyante, est maintenant un désert. Après avoir obéi aveuglément aux Dieux Géants, ses habitants ont-ils voulu briser leurs chaînes et recommencer à penser par eux-mêmes ? Mais comment conserver la Foi quand celui qui inspire est aussi celui qui étouffe ? Parce que l’être humain a besoin de l’autre (je crois qu’Adam galérait bien tout seul avant qu’Eve ne vienne mettre un peu de piment dans son existence), celui qui porte la double casquette de Sauveur et Bourreau peut lui aussi trouver la force de pardonner (dans le triangle relationnel, la troisième place est celle de Victime). Lui pardonner d’être le miroir de ses fragilités. Lui pardonner son imparfaite humanité, avec ses « humaineries » (expression brevetée par Roseline Roy*, « tatie » de la communication bienveillante en milieu familial). Lui pardonner d’être et d’exister.
Réunir le Père et le Fils, pour que la magie de l’Alchimie puisse s’accomplir. A la fois inspirés - guidés par leur pierre philosophale - et libres de se tromper (et de recommencer), les Hommes  peuvent accomplir leur Grand Oeuvre, libérés du fardeau des péchés.
 


Tu as le DROIT de te tromper, et tu continues d’être AIME. Continue d’avancer sur la route de la Vie, pour des siècles et des siècles. Une jolie recette mise au point il y a 2000 ans. L’Ame Agit**, et c’est magique…

 

 

* : Roseline Roy traduit en français les ouvrages de Adele Faber et Elaine Mazlish, tous autour de la communication bienveillante en milieu familial. « Parent épanoui, enfant épanoui » est l’un de mes préférés, aux Editions du Phare : https://www.auxeditionsduphare.com/

** : Jeu de mots de l’hypno-thérapeute  Olivier Lockert, dont la vision de la Vie se retrouve dans le conte « La Grande Histoire de la Vie » : https://soundcloud.com/mp3-hypnose-gratuit/histoire-de-la-vie

 

vendredi 19 février 2016

Respect de Soi et Amériques




Ca fait un long moment que je n’ai pas écrit. Beaucoup de fausses excuses, telle le tourbillon de la vie, et surtout le fait que dans ma tête les briques jouaient à Tétris à une vitesse folle sans que je parvienne à les emboiter et suivre le rythme du flot intensif.

Je réalise que le flot me paraissait intense parce que je n’étais pas dans le moment présent. Concentrée sur la ligne d’avant, le « pourquoi je n’avais pas réussi à l’emboiter », ou sur la ligne d’après « pourvu qu’elle s’emboite ». Et sans m’occuper de ma ligne actuelle, celle dont toutes les briques sont encore en mouvement, et n’attendent que mes doigts pour leur donner la direction qui me convient. A ce rythme là, game over est proche. Et puis une distraction, la tête se lève, la pensée se dirige vers l’extérieur. Distraction qui permet de recadrer, et en revenant sur le jeu de reporter les yeux sur l’instant présent, le maintenant. Le passé est passé, le futur est à venir. On lit cela souvent. Plus facile à dire qu’à faire, d’accepter de lever les yeux de la ligne déjà terminée pour se focaliser sur celle en cours. D’ailleurs, laquelle est-ce ?


La ligne en cours, c’est celle qui est en mouvement. Celle qui n’attend que mon action pour changer de direction. 

Pas celle où mon intellect tente d’anticiper le mouvement, par de savantes projections : illusion de l’égo, du « je vais te montrer que je suis intelligent ». Illusion, car c’est grâce à la ligne « présente » que je vais asseoir les bases et la direction de la ligne future. Et me demander ce qui n’a pas fonctionné avec la ligne déjà passée est aussi une illusion de l’égo, le « je vais comprendre comme cela cette configuration ne va plus se reproduire ». Guess what ? Elle ne va de toutes façons PAS se reproduire. Il n’y aura aucun autre moment dans la vie où l’infinité des circonstances se réunira de la même façon, pour reproduire exactement le même résultat. Et même si les circonstances que je PERCOIS semblent identiques, la aussi c’est une illusion. Mon cerveau filtre les données à percevoir pour ne garder que celles qu’il connaît, me laissant croire que « c’est pareil ». Et si je tombe dans le piège, alors en bon paresseux je déclenche les mêmes réactions, reproduisant la situation (désagréable en l’occurrence, puisque je faisais tout pour l’éviter).

La beauté de la vie, c’est que tout est nouveau. Que je vive 100 ans ou mille ans, tout sera toujours nouveau. A découvrir et à vivre. En jouant à Tétris, j’ai simplement à me souvenir que ce qui compte c’est mon objectif. S’il est d’aligner les briques, alors les doigts bougent tous seuls sur la manette, et tchac ! Ca y est ! Et la suivante idem, encore et encore.

Vous avez surement déjà vécu ces séries chanceuses, où un bel évènement semble faire des petits, et vous donner une fabuleuse journée/semaine/année. Et puis arrive l’instant où l’on doute de nous (on dit « de notre chance », mais bon la chance, une chère amie me l’a rappelé, ça se fabrique).  

Douter de nous nous fait envisager que nous ne sommes pas aux commandes, mais que des circonstances extérieures et pas toujours bienveillantes le sont. 

Et de cette simple hypothèse, tout s’écroule. A partir du moment où j’envisage que ce qui se passe n’est pas mon choix, j’accepte (inconsciemment bien sûr, comme 90% des processus) la possibilité de l’échec. Voire même, parce que je suis « intelligent et prévoyant », j’envisage de quelle manière « ca pourrait rater ». Bing, j’ai dirigé ma pensée vers l’échec, j’y ai pensé et mon cerveau l’a imagé, le vaisseau a changé de cap.  Obéissant, même si cela est douloureux (« le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas »), mes émotions et peurs prennent le relai et guident mes actes, illusions de compréhension, et résultat, vers ce fameux échec, dont pourtant « on en voulait pas ». 

Vous avez déjà essayé de NE SURTOUT PAS PENSER à l’éléphant rose, celui qui tient sa trompe dressée, et dont les oreilles sont un peu plus foncées que le reste du corps ? Et quelle image avez-vous en tête ? Pourtant il ne fallait surtout pas y penser… Ah ! Première nouvelle, mon cerveau ne comprend pas la grammaire (qui a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école dit la chanson). Il pense en images, alors autant tout formuler en positif. Et pour que mon inconscient garde le cap de cet objectif, ce beau destin auquel j’aspire, je ferai mieux de lui dire de « conserver le cap vers le Nord », en y ajoutant la description de ce qui se trouve au Nord (et qui motive cette mobilisation d'énergie), pour donner du poids émotionnel à mon cap et m’assurer qu’il est conservé. Essayez, ça marche mieux que de dire « ne vas pas au sud », en pensant à toutes les choses horribles qui s’y trouvent…

Et en quoi tout ceci est relié à la confiance en soi et au respect ? 
De mon point de vue, respecter l’être que je suis, c’est lui faire confiance pour ses choix de cap.
Je peux me tromper dans la définition de cap, et c’est cette erreur (plus ou moins douloureuse au constat), qui me permet de redresser la barre. Auriez-vous l’idée de fustiger votre bébé qui essaye de se tenir debout pour apprendre à marcher, et tremble et tombe sur ses jambes encore mal assurées ? Ou l’encouragez-vous à recommencer, encore et encore, quitte à tomber mille fois, pour toujours se relever et un jour courir, sauter et marcher sans même avoir besoin d’y réfléchir ni de le planifier ? Alors pourquoi se dire « je suis nul et j’ai pas de chance et la vie c’est trop dur » quand le parcours semble semé d’embuches ???

Recette de Christophe Colomb pour atteindre l’Amérique
  1. Je respecte mon idée, « les Indes » existent (même si tout le monde me rit au nez). Je fais confiance à mon intuition
  2. Je continue de frapper à toutes les portes pour réaliser mon projet, même si cela doit prendre des années (n'ayant pu convaincre le roi du Portugal, Christophe Colomb se rend en Espagne en 1484 pour faire part de son projets aux souverains espagnols. Une reconquête contre les Arabes plus tard, il obtient finalement en 1492 le feu vert pour une expédition)
  3. Je continue d’écouter mon intuition, en l’alimentant par tous les signes mis sur ma route, et suivant le fameux « aide toi et le ciel t’aidera » (multiples mutineries à bord entre le 22 aout et le 10 octobre, Colomb finit par laisser le choix aux marins de rentrer si le vent ne se lève pas dans les prochaines heures ou sans indice de terre proche. La même journée, un bout de bois taillé vient heurter la coque d’un des bateaux, ainsi qu’un rameau en fleur…)

Cela me semble une belle illustration de respect de soi (son intuition) et de confiance en soi (la mettre en action concrète dans sa vie). Et vous, quelle intuition choisissez vous de nourrir et de réaliser ?



Vous désirez vous faire accompagner pour recadrer votre pensée vers l’instant présent, et ancrer cette confiance, mère de toutes les réussites ? Amélie N’Zé vous accompagne en hypno-coaching, pour un accès privilégié à vos ressources inconscientes. Une bonne inspiration, et c’est en route ! amelie.therapie@gmail.com
 

Haiku Thérapie

: : Etre epuisé

: : Mer et souffle - nettoyé

: : Ose la lumière

Travail sur Soi

J'accompagne adultes et enfants à la découverte de Soi, au fil de chemins variés: burn-out, dépression, "crise de la quarantaine", gestion du poids, libération des addictions, difficultés d'apprentissage, deuils, crises de couple, insomnies, somatisations, etc. En consultation individuelle ou en ateliers, les outils partagés permettent à chacun d'accéder à une meilleure autonomie, dans sa tête et dans sa vie.

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Amélie N'Zé - Hypno-psychothérapeute

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